Selon un récent sondage OpinionWay, trois quarts des Français prendront des vacances cet été. L’occasion pour beaucoup de « faire une pause ». Mais que fait-on exactement quand on ne travaille pas ? La vie devrait-elle ressembler à nos vacances ?
Nous avons souvent l’oisiveté honteuse, et à peine nos valises posées cherchons des ruines à visiter, des panoramas à découvrir, des châteaux de sable à bâtir. N’est-ce pas l’inquiétant symptôme d’un renoncement à notre droit le plus précieux, apanage de notre humanité : le droit à la paresse ? Paul Lafargue, gendre de Karl Marx et figure historique du socialisme, en avait fait le thème d’un pamphlet bien connu des indolents. Sans surprise, il y vantait les Grecs qui « n’avaient que du mépris pour le travail : l’homme libre ne connaissait que les exercices corporels et les jeux de l’intelligence ». Les Romains, quant à eux, ne tolérèrent l’activité marchande (negotium) que dans la mesure où elle permettait de se livrer à des occupations supérieures : les loisirs (otium), moyen d’entretenir le corps et l’esprit. Condamnant le « droit au travail » et autres « phtisiques droits de l’homme », Lafargue imagine des réjouissances populaires qui « feront aller les flacons, trotter les jambons et voler les gobelets ». Les vacances, c’est la vie.
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