Par la foi. Pour l’Eglise, seul le Christ peut racheter nos péchés. Saint Augustin décrit un Christ redemptor – rédempteur et, au sens premier, « racheteur ». A une époque où l’esclavage était encore courant, la métaphore faisait immédiatement sens. « Si, en effet, écrit Augustin dans ses Sermons, nous n’étions pas tenus en captivité, nous n’aurions pas besoin de Racheteur. Le Christ est venu pour les captifs, lui qui n’était pas captif. » La foi, en brisant nos chaînes intérieures, doit nous libérer de l’esclavage des passions. Le chemin de croix du trader est celui de l’humanité entière.
Par la justice. Depuis l’invention de la philosophie pénale moderne par Beccaria, la prison n’est plus conçue comme un lieu moral de réparation des fautes (passées), mais comme un moyen efficace de prévenir le mal (futur). « Le but des peines, écrit le juriste des Lumières, n'est ni de tourmenter ou d'affliger un être sensible, ni d'empêcher qu'un crime déjà commis ne le soit effectivement. Non, le but des châtiments n'est autre que d'empêcher le coupable de nuire encore à la société et de détourner ses concitoyens de tenter des crimes semblables. » La punition est évaluée par son utilité sociale, non par ses vertus expiatoires. La fonction de Kerviel dans sa cellule, c’est d’éviter d’autres Kerviel.
Suivant votre conception de la rédemption, vous donnerez donc à Jérôme Kerviel un coup de fouet, une auréole ou un bracelet électronique…
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